Tinder vs. Bumble, Fortnite vs. Apple
Bumble entre en bourse pour la Saint-Valentin.
Epic Games intensifie sa lutte contre Apple et porte plainte devant la Commission européenne.
Bumble entre en bourse pour la saint-valentin.
Bumble, l’application de rencontre considérée comme l’une des plus grandes rivales de Tinder, est entré en bourse jeudi dernier.
par une femme pour les femmes
Devenue la plus jeune femme milliardaire au monde, Whitney Wolfe Herd (31 ans), fondatrice de Bumble en 2014 est aussi la plus jeune femme au monde à avoir introduit une société en bourse américaine.
Cofondatrice de Tinder avant d’en quitter l’aventure après avoir été victime de harcèlement sexuel, Wolfe Herd a su tirer parti de sa connaissance du marché des rencontres virtuelles pour rendre Bumble plus attrayant aux yeux des femmes. Sur l’application, ce sont les femmes qui font le premier pas et de nombreuses fonctionnalités sont mises à disposition pour éviter les mauvaises rencontres. Du reste, le principe de l’application est quasi similaire à ce qui était déjà présent sur le marché : un catalogue de personnes consultable où les utilisateurs peuvent déterminer leur intérêt. Comme la plupart des plate-formes du genre, Bumble perçoit de l’argent en faisant payer des fonctions supplémentaires.
Cependant, les femmes ne sont pas seulement des clientes pour Bumble, elles sont leur avantage concurrentiel. En effet, les femmes semblent être de meilleures consommatrices que les hommes sur ce marché. Alors que la majorité des 54 millions d’utilisateurs sur Bumble sont des femmes, Tinder, en revanche, est principalement utilisé par des utilisateurs masculins.
Une introduction en bourse réussie et un marché en plein essor
À en croire les données, le coronavirus n’a pas éteint tout espoir de romance. Alors que la pandémie a mis à l’épreuve des millions de célibataires dans le monde, les applications de rencontres en ligne n’ont jamais rapporté autant d’argent. Introduite à 43 dollars, l’action de Bumble (« BMBL ») en valait déjà 74 quelques heures plus tard, soit une augmentation expresse de 73%. Juste à temps pour la Saint-Valentin, cette introduction en bourse apporte une capitalisation de 13 milliards de dollars à la plate-forme.
Même son de cloche du côté de Match, propriétaire des rivaux de Bumble tels que Tinder et Meetic, qui a vu son action multipliée par 5 depuis le mois de mars et le déclenchement de l’épidémie aux États-Unis. Le 29 mars dernier, Tinder avait d’ailleurs enregistré son record d’utilisation avec plus de 3 milliards de « swipes ».
Plus qu’une application de rencontre
Comme le rappelle Snacks Daily, Bumble est bien plus qu’une application de rencontres. Et pour cause, Bumble possède deux autres produits qui devraient attirer de plus en plus d’attention prochainement : Bumble Bizz et Bumble BFF.
Bumble Bizz est une application centrée sur le réseautage et le mentorat, fortement inspiré de Linkedin, l’aspect trop formel en moins. De son côté, Bumble BFF a pour but de vous faire découvrir de nouveaux amis. Mais au-delà du monde virtuel, de plus en plus de Bumbles Hives voient le jour ; des espaces « agréables et interactifs où les invités peuvent s’attendre à des divertissements gratuits, des boissons et des repas, ainsi qu’à des séances participatives avec des entrepreneurs et des influenceurs ».
Ce qu’a compris Bumble, contrairement à ses concurrents sur le marché des rencontres en ligne, est que si ces applications fonctionnent correctement et permettent à leurs consommateurs de trouver l’amour, ces derniers cesseront d’utiliser l’application. Au contraire, Bumble souhaite vous garder après cet évènement. Pour cela, il semblerait que la société américaine soit en train de créer un empire holistique de produits et de services qui feront avancer les carrières et les vies de ses consommateurs. Bumble, qui accusait encore une perte de 84 millions de dollars sur 9 premiers mois de 2020, semble définitivement lancé et prêt à bâtir cet empire.
Sur le sujet: «Coronavirus is changing online dating – permanently» par Forbes.
Epic Games intensifie sa lutte contre Apple et porte plainte devant la Commission européenne
Epic Games a déposé une plainte pour pratiques anticoncurrentielles contre Apple devant la Commission européenne, estimant que la société californienne impose des charges commercialement non viables à ses rivaux.
La taxe apple
Epic Games, développeur du célèbre jeu vidéo Fortnite, s’est lancé dans une véritable bataille contre le géant Apple dont il juge les pratiques « tyranniques ». Au cœur de cette polémique : une «taxe» de 30% prélevée par Apple sur les transactions des consommateurs réalisées via l’App Store loin d’être au goût des développeurs du jeu vidéo.
En août dernier, Epic Games avait contourné la politique d’Apple en introduisant un moyen de payer leurs achats in-app depuis leur propre plate-forme. Une manœuvre qui a donné lieu au bannissement du compte d’Epic Games et de l’ensemble de son catalogue de jeux de l’App Store. Dans un procès intenté quelques minutes après les représailles d’Apple, Epic Games avait déclaré qu’Apple «impose des restrictions déraisonnables et maintient illégalement un monopole total» sur la distribution des applications utilisées sur les appareils Apple.
apple isolé, mais résistant
Peu après le dépôt de plainte, Tim Sweeney, fondateur d’Epic Games, s’est exprimé : «Les 30 % qu’ils facturent comme taxe sur les applications, ils peuvent en faire 50 %, 90 % ou 100 %. Selon leur théorie sur la structure de ces marchés, ils ont tout à fait le droit de faire cela». «Ce qui est en jeu ici, c’est l’avenir même des plateformes mobiles» rajoute-t-il. «Les consommateurs ont le droit d’installer des applications à partir des sources de leur choix et les développeurs ont le droit de se faire concurrence sur un marché équitable».
Epic Games est loin d’être la seule entreprise à regretter cette position dominante. Telegram, Tinder, Kobo, Deezer, Spotify ou encore Rakuten se sont déjà plaints à l’Union Européenne de l’abus de position dominante d’Apple et de son App store.
À l’issue de l’enquête préliminaire, l’UE a déclaré «la Commission craint que les restrictions imposées par Apple ne faussent la concurrence dans le domaine des services de diffusion de musique en continu sur les appareils Apple». En obligeant les entreprises à vendre leurs produits à travers son propre système de paiement, Apple semble avoir «un contrôle total sur la relation avec les clients de ses concurrents».
L’Europe plus efficace?
En théorie, la Commission européenne pourrait imposer une pénalité de 10% des revenus mondiaux d’Apple si les allégations de violation des règles de concurrence se trouvent avérées. Toutefois, dans sa demande, Epic Games ne cherche pas de compensation financière, mais «un accès et une concurrence équitable […] en imposant des mesures correctives rapides et efficaces».
Quelques jours après l’échec d’un projet de loi en Dakota du Nord visant à interdire Apple et Google d’exiger des développeurs qu’ils utilisent leurs magasins d’applications respectifs, une question primordiale se pose. L’Europe arrivera-t-elle à se défaire du Lobby d’Apple? Aux grands regrets des joueurs de Fortnite sur IOS, il faudra attendre de longs mois avant d’en avoir la réponse.